Pourquoi des ouvrages referents?
D'un point de vue theorique l'on conçoit aisement qu'en face d'une restauration necessitant une restitution d'elements manquants l'on ait à se referer à un ouvrage "similaire".
D'autre part l'on voit assez souvent la disharmonie entre deux ouvrages d'epoque (de style) differente (encore qu'aujourd'hui la disharmonie serait le "style" de notre temps!!)
Exemple flagrant: pourrait on imaginer une porte en bois differente dans l'encadrement du 7 de la rue ville neuve??; porte gothique qu'il va falloir restaurer.
Ce qui est donc recherché dans ce chapitre sont les principales données (sous forme essentiellement de photos) et eventuellement recommandations necessaires à une restauration reussie ! en distinguant autant faire se peut les "styles" mais aussi pour l'information que comportera l'Espace (histoire et evolution des ouvrages..)
Pour simplifier neanmoins l'on restera essentiellement sur Saint Pons ou l'on separera la vieille ville ( principalement XVII e siecle) de la grand rue (XIX et debut XXe siecle)
Catalogue ou selection d'ouvrages?
Il ne s'agit pas de dresser un catalogue hexaustif des differents ouvrages mais de rechercher ceux qui pourraient servir à constituer l'Espace et à la Restauration des deux maisons attenantes et bien sur celles dans la ville et le pays..
Ainsi on aura à connaitre les differents types de:
A Encadrements et menuiseries pour les echoppes, les portes et les fenetres avec leurs volets
B Enduits exterieurs (et interieurs)- bardages
F Murets (ou parapets) , escaliers et mobilier urbain
Dans une premiere approche l'on se reportera au document réalisé en 1996 "Saint Pons de Thomiere richesse du passé - richesse de demain" qui donne un aperçu de l'histoire et surtout de l'architecture dont les multiples elements restants sont encore remarquables.
A ENCADREMENTS ET MENUISERIES POUR LES ECHOPPES,
LES PORTES ET LES FENETRES (ET VOLETS)
A1 Les Echoppes (ou boutiques...)
DANS LA VIEILLE VILLE mises à part les echoppes les plus simples (celles ayant un seul arc et la porte integrée) elles sont toutes de forme différente (neanmoins l'etude du parcours patrimoine distingue celles des epoques XVII et XVIIIe et leur fonctionnement: panneau 7) .
Les encadrements sont constituées par de gros elements en marbre ayant un chanfrein important et identique (avec neanmoins quelquefois une imposte en saillie). Autres considerations à prendre en compte (pour des reouvertures) l'existence de banquette à l'origine (avec ou non tablette), le niveau du ou des seuils en lauze (gneiss) et cela par des sondages ou decroutages prealables. Bien sur la stabilité de la façade sera la premiere verification à faire.
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Les menuiseries d'origine (dont nous avons la chance de detenir un ou deux exemplaires!!) sont pleines, grossieres, epaisses à planches larges verticales, jointives avec couvre joints moulurés et plinthes peripheriques et basses. Les bois sont du chene ou du noyer (à confirmer)
DANS LE GRANDE RUE les boutiques s'agrandissent . Les elements de marbres ne sont plus que constructifs, les seuils et les bordures de trottoir sont souvent en marbre alors que le bois essentiellement decoratif est omnipresent en devanture. (merci à C. Auzias pour les cartes postales)
Le style de ces devantures revient au gout du jour!!
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A2 Les portes
DANS LA VIEILLE VILLE comme pour les "echoppes" mises à part les plus simples (et encore) les encadrements des portes sont tous de forme différente, mais larges mais peu hautes (neanmoins l'etude du parcours patrimoine distingue les styles et epoques : panneau 10 et l'architecture gothique: panneau11).
Egalement leurs encadrements sont constituées par de gros elements en marbre mais le chanfrein est moins courant et est "remplacé" par des éléments (clef, imposte..) en saillies, symetriques et differents. Ces encadrements notamment des maisons "bourgeoises" du XVIIIe sont de veritables chefs d'oeuvre polychromes.
Les menuiseries d'origine (tres peu nombreuses) sont a un vantail, pleines, grossieres, epaisses à planches larges, jointives avec ou non couvre joints moulurés et plinthes larges cloutées. Les bois sont du chene ou du noyer (à confirmer)
La porte du numero 17 qui est plus visible dans l'ouvrage "Saint Pons.." etait composée de panneaux en saillies avec losange.
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DANS LA GRANDE RUE les elements des encadrements toujours en marbre sont generalement plus petits et plus simples, l'ouverture est plus grande et une imposte vitrée et ouvrante est souvent presente.
Les menuiseries ont deux vantaux, les plinthes sont ouvragées et moulurées.
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A2 Les fenetres
Les encadrements des fenetres du XVIIe sont caracteristiques avec des meneaux, des appuis en saillis et des bandeaux toujours en marbre.
Par contre les fenetres du XVIIIe et au dela sont plus hautes et plus simples
Les fenetres du n°17 carrées pourraient être des fenetres de transition elles sont rares.
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L'évolution des fenêtres a fait l'objet d'un panneau spécifique sur le parcours du patrimoine.
Pour ce qui est des menuiseries et des vitreries chacune des epoques a ses caracteristiques
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A2 Les volets
Les volets participent grandement à l'esthetique des immeubles (le cas de la ville ancienne d'Arles est edifiant)
Au XVIIe à planches larges et epaisses mais trés simples (deux barres etroites) ils ont été renforcés par des plinthes au XIXe du fait peut etre du changement d'essence (du chene au chataignier).
En cas de changement les pentures ouvragées meriteraient d'etre reutilisées
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B ENDUITS EXTERIEURS (ET INTERIEURS)- BARDAGES
Il reste encore quelques crepis qui ont du etre réalisés au XXe siecle. L'on retrouve ce type de crepis à Riols, Courniou.. mais aussi à Lagrasse dans l'Aude.
Le sable est grossier (avec beaucoup de gros elements ) et l'enduit est recouvert d'un badigeon blanc epais
Ce traitement apportait de la lumiere dans les rues etroites de la vieille ville.
Dans son etude de 2004 sur les façades de la région Luc Neples (1) donne une façon de reconstituer les enduits...
L’association ASVPA (reprise par l’association du musée GASP en 1996) avait engagé l’élaboration de fiches informatives sur les spécificités architecturales et notamment sur les crepis Saint Ponais.
Il semble ressortir des experimentations et observations faites que le chaulage etait necessaire en finition du fait de l'absence de sable fin dans le crepis, qu'il etait réalisé par projection peut etre par thyrolienne et que les crepis etaient fouettés dés lors que leur epaisseur etait réduite (peut etre suite à une projection moins "puissante") notamment au droit du raccordement aux tableaux des portes et fenetres.
De nouveaux essais sont à faire pour confirmer ou amender ces deductions.
La pierre calcaire n'etant pas gelive souvent marbriere et de couleur bleu, des traitements de façades en pierres apparentes ont été réalisés (il n'existe pas d'enduit à pierres vues, ni de decor peint). Sur le plan esthetique il importe que les joins aient un leger retrait et que le mortier dit de recette (non industriel) avec du sable ocre de mazamet ait de la granulometrie et soit brossé.
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Des bardages avec de grandes ardoises de Lacaune (fabriquées à partir du debut XXe siecle) ont été posées sur les façades exposées à la pluie (Est et Ouest). Aujourd'hui des bardages en bois certes moins perrennes pourraient les remplacer.
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Les ferroneries sont surtout presentes aprés le XVIIIe siecle en rampes de balcon ou en cloture
Les serrureries plus discretes meriteraient certainement aussi restauration et recuperation
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Les lauzes en gneiss ou micaschiste ou schiste ne sont plus sur les toits toutefois il subsiste des avancées appellées "forgets" ou larmiers et plus rarement portées par des chevrons appuyés sur une poutre de rive elle meme portée par des corbeaux en marbre.
Les tuiles romaines ou canal anciennes couvrent la plupart des toits. En cas de refection il conviendra au moins de les reutiliser en couvert qui n'a guere qu'un interet decoratif. Ici aussi la recuperation des vieilles tuiles devrait etre organisée car Saint Pons situé en fond de vallée constitue un panorama remarquable depuis les entrees de ville et les chemins de randonnées.
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La variete et la richesse des surfaces sont exceptionnelles
Encore recemment le gneiss recouvrait les sols sous forme de grandes dalles, petites dalles, calades et galets (pisé).
Il est probable que certains endroits ont conservé le pisé d'origine (et si ces endroits etaient particulierement patrimoniaux: ponts..)
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Le marbre, le gneiss de Madale, en incertum, en carreau, ou en gravillons sont venus souvent les remplacer
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Pourquoi pas !!!!
F. MURETS (OU PARAPETS) , ESCALIERS ET MOBILIER URBAIN
Si les escaliers en gneiss applellés "degres" et les parapets en marbre ( couronnement) sont bien là mais peu visibles !!! (une recherche des methodes de restauration - nettoyage a été entreprise en 1995 par l'association .. mais les essais prevus n'ont pas été entrepris: cf marbres ) par contre les murets ruraux en gneiss ont quasiment disparus.
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Du simple au raffiné moderne l'on trouve toutes sortes de mobiliers. Toutefois le bois en association ou non gagnerait à etre plus present
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L'on ne retrouve pas de couleurs particuliere ou de decor peint sur les anciennes façades de Saint Pons il est donc probable que toutes au moins debut XXe etaient blanches en raison du chaulage toutefois un bandeau egalement blanc mais plat existait directement sous l'avncée du toit.
Par contre certains bois etaient colorés tels que les volets avec des tons pastels d'origine!!
Quant à la signalitique...(à completer?)
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(1) Les façades et les savoirs faire spécifiques pour les restaurer
Luc NEPLES architecte specialiste de longue date des façades patrimoniales a réalisé en 2004 une étude très poussée visant à mettre en évidence les techniques de référence pour la mise en valeur des façades notamment en retrouvant les formulations des mortiers et les techniques anciennes. Cette étude couvre les 3 communautés de communes (pays de St Pons, montagne du Haut Languedoc, Orb et Sommail).
Principales constatations de l'étude
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Type de mortier ou decor |
Constituants les plus fréquents |
Spécificité communes |
Observations.. |
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Hourdage |
le plus souvent terre |
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Joints de murs à pierres vues |
Chaux- sable avec terre ou patine naturelle couleur terre parfois uniquement terre graveleuse |
Pardailhan terre: à Pousseline, Cassagnoles |
La terre donne une couleur beige-orangée Pas de gobetis, la couche de finition est parfois tamisée (sable plus fin et pas de nodule de chaux) |
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Enduits |
Chaux- sable avec terre ou patine naturelle couleur terre parfois uniquement terre |
Pardailhan- Roquebrun |
Le fouettage permet d'eviter le talochage qui entraine des fissurations si trop de fines et peu de sable. |
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Enduits chaulés |
Chaux – sable grenu empâté et protégé par chaulage |
Saint Pons – Courniou – La Salvetat- Riols |
L'enduit est projeté et éventuellement fouetté. Le chaulage est considéré comme technique d'entretien |
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Enduits badigeonnés |
Chaux – sable protégé par badigeon |
Olargues- Roquebrun- (cas isolés à Vieussan et Courniou) |
L'enduit est projeté et taloché (le plus souvent les enduits fouettés ne sont pas badigeonnés). Le badigeon est souvent blanc, parfois jaune |
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Décors |
Badigeon et filets accentué parfois par changement de texture avec l'enduit courant (imitation pierre d'angle, encadrement, bandeau sous toiture) |
Olargues- Vieussan |
Les terres des échantillons de patines ont été prélevées vers les Verreries, Pousseline, Pardailhan, entre Vieussan et Roquebrun et Saint Chinian et Peyrefiche
L’association ASVPA (reprise par l’association du musée GASP en 1996) avait engagé l’élaboration de fiches informatives sur les spécificités architecturales et notamment sur les crepis Saint Ponais.
Il semble ressortir des experimentations et observations faites que le chaulage etait necessaire en finition du fait de l'absence de sable fin dans le crepis, qu'il etait réalisé par projection peut etre par thyrolienne et que les crepis etaient fouettés dés lors que leur epaisseur etait réduite (peut etre suite à une projection moins "puissante") notamment au droit du raccordement aux tableaux des portes et fenetres.
De nouveaux essais sont à faire pour confirmer ou amender ces deductions.
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Luc Neples rassemble dans deux blogs trés "operationnels":
* Sur les techniques employées pour les façades y compris diagnostic..: Echanges d'experiences entre pros, et articles pour des travaux adaptés et durables: http://blog-patrimoine-facades.com
* Sur les savoirs faire et les professionnels de la region experimentés: Restaurer le patrimoine et créer des ouvrages responsables http://neplesiwp.bh-a.eu/fmi/iwp/cgi?-db=Eco-Patrimoine&-loadframes
En savoir plus:
Enfin egalement et entre autres pour plus d'informations sur les ouvrages, leur evolution dans le temps, leur mise en oeuvre:
* Techniques des constructions d'autrefois (Emile, Jean Marie et Olivier RAZIMBAUD) CRPR
* La maison de pays (René FONTAINE) SEGHERS